Entretien de la végétation rivulaire

Les travaux d’entretien de la ripisylve sont réalisés dans le cadre de programmes pluriannuels.

Sur le bassin de l’Ouche, le retour d’entretien régulier se fait environ tous les 5 ans.

Le SBO intervient par substitution des propriétaires riverains pour assurer la meilleure cohérence des interventions. Cependant, il doit être bénéficiaire d’une Déclaration d’Intérêt Général (DIG) pour pouvoir engager des fonds publics sur des rivières non domaniales (propriétés privées). Ce dossier est réalisé par le SBO et fait l’objet d’un arrêté préfectoral.

Une gestion durable de la végétation rivulaire doit garantir l’équilibre de son écosystème et prendre en compte les enjeux locaux tels que les problématiques d’érosion et d’inondation.
– Objectif de qualité
– Objectif d’écoulement
Un entretien spécifique de la végétation rivulaire peut donc être nécessaire selon les objectifs suivants :
– Prévenir le risque de chute d’arbres ou de branches dans le lit mineur (abattage, mise en têtard, taille de rééquilibrage ou recépage).
– Développer et pérenniser une ripisylve adaptée et diversifiée en strates, essences, et classe d’âge. Alterner les zones d’ombre et de lumière si besoin. Lutter contre les végétaux envahissants.
– En présence d’embâcle, prévenir les problématiques d’érosion ou d’élévation du niveau d’eau en cas de vulnérabilité aux inondations.
L’entretien des arbres diffère selon les enjeux présents sur le linéaire de la rivière (risques d’inondation, protection des biens et des personnes, préservation du milieu naturel et de la biodiversité). Ainsi, les arbres instables (penchés ou morts) situés à proximité d’ouvrages (type pont) doivent être abattus ou recépés. Ceux localisés dans un secteur sans enjeu majeur peuvent en revanche être conservés. Ils favorisent la diversification du milieu et ils constituent des zones de refuge et de nutrition pour la faune. Avant
toute intervention, vous pouvez demander conseil aux techniciens du SBO.

Principes d’entretien :

À quelle période intervenir ?
En fonction de la nature des travaux envisagés, les périodes d’intervention ne seront pas les mêmes. Ainsi, la période privilégiée pour toutes les interventions directes sur la ripisylve (abattages, plantations…) est le « repos végétatif », c’est-à-dire l’hiver. Certaines opérations peuvent être réalisées tout le long de l’année comme l’enlèvement des déchets, bien que l’été soit plus favorable avec un abaissement de la ligne d’eau.

Les problèmes rencontrés sur l’Ouche et ses affluents :
– Absence de ripisylve ou ripisylve très mince.
– Ripisylve perchée.
– Espèces envahissantes dont la Renouée du Japon.
– Chalarose du Frêne.
– Embâcles faisant obstacle à l’écoulement  En crue, élévation du niveau d’eau en amont accentuant le risque inondation selon l’occupation du sol.

Les principaux rôles de la ripisylve :
– Création d’un ombrage limitant le réchauffement de l’eau et l’eutrophisation des cours d’eau.
– Rôle de corridor écologique : elle abrite une flore et une faune terrestres et aquatiques très riches (lieu de vie, nourriture pour les espèces inféodées aux
cours d’eau).
– Epuration de l’eau ruisselant sur le bassin versant et s’écoulant dans les rivières (filtration des pollutions diffuses lorsque la ripisylve est suffisamment large).
– Réduction de l’amplitude des inondations et de leurs impacts (régulation des écoulements et ralentissement des crues par dissipation de l’énergie des cours d’eau, limitation de l’érosion, dépôt des bois morts ou flottants sur les berges…).
– Participation à la qualité paysagère en soulignant la présence d’un cours d’eau.
– Maintien des berges par le système racinaire des végétaux.

Bonnes pratiques ?
– Sont interdits le désherbage chimique et le brûlage sur pied.
– Eviter la dissémination d’espèces invasives.
– Est interdit (sauf dérogation préfectorale) le brûlage des rémanents, ils peuvent être conservés comme bois de chauffe ou broyés avant d’être évacués.
– Eviter les coupes à blanc, agissez de manière raisonnée et sélective. Les interventions légères et régulières sont toujours préférables.
– Intervenez sur la végétation d’octobre à mars, en dehors des périodes de nidification.
– Privilégiez les espèces de feuillus naturellement présentes au bord des cours d’eau (saule, aulne…) avec notamment les buissons à baies qui procurent un abri et une ressource de nourriture pour la faune (églantier, sureau, cornouiller, fusain, prunellier, bourdaine…).