Crues et inondations

Le SBO n’exerce pas de compétence particulière en matière de gestion des inondations. Toutefois, en qualité de structure porteuse du Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE), il aborde l’ensemble des problématiques liées à l’eau et plus particulièrement en lien avec les cours d’eau.

Cette page est rédigée dans l’objectif de mettre à disposition du lecteur les éléments fondamentaux de vocabulaire et d’information pour comprendre les phénomènes de crue et d’inondation sur le bassin de l’Ouche. Elle n’a pas vocation à détailler chaque évènement.

 

Le bassin versant et le réseau hydrographique

Un bassin versant hétérogène et réactif

Avec un relief marqué et des caractéristiques géologiques particulières, le bassin de l’Ouche est particulièrement réactif aux évènements météorologiques.

Aux sources de l’Ouche, un massif « karstique » culminant à 636 m d’altitude, est constitué de roches calcaires fracturées qui laissent s’écouler les eaux de ruissellement dans les failles et des cavités dont le fonctionnement conserve quelques secrets. La source de l’Ouche elle-même culminant à 375 m.

Puis, à partir de Pont d’Ouche, elle court entre des versants marno-calcaires (imperméables) à l’ouest (en rive gauche), le massif de la côte à l’est et la vallée du Suzon au nord, ces deux derniers étant karstiques. Les affluents, principalement présents sur le versant ouest argileux, viennent de vallons aux pentes marquées, favorables au ruissellement.

En aval de l’agglomération dijonnaise, elle circule dans les alluvions récentes issues de l’érosion des massifs. L’Ouche rejoint la Saône à Echenon, à 180 m d’altitude.

Un réseau hydrographique peu développé

L’Ouche a un cours d’environ 95 km de ses sources à Lusigny-sur-Ouche à sa confluence avec la Saône.

Ses deux affluents majeurs sont la Vandenesse, descendant de Créancey et la rejoignant à Pont d’Ouche (commune de Thorey-sur-Ouche), et le Suzon venant de Fromenteau, Bordes-Pillot et Panges et rejoignant l’Ouche à l’aval de Longvic.

Le réseau complet cumule près de 350 km de cours d’eau.

Le climat

On ne peut expliquer les crues sans aborder la question du climat et plus particulièrement les précipitations.

Le climat local est océanique à tendance continentale. Il se caractérise par des gelées fréquentes en hiver et des chaleurs modérées en été. Les précipitations moyennes annuelles ont de l’ordre de 850 mm mais avec des variations de 1000 mm vers l’Auxois-Morvan à 745 mm aux abords de Dijon. Statistiquement (période de 1981 à 2010), le mois le plus arrosé est mai avec une moyenne de 86,6 mm de cumul moyen. Mais les moyennes masquent de fortes variations car lors de la crue de mai 2013, le cumul du mois de mai était de 165,2 mm !

L’influence continentale se marque par des orages estivaux pouvant générer d’importantes lames d’eau (50 mm ou plus) en quelques heures. Pour mémoire, 1 mm de pluie au m2 correspond à un volume de 1 litre d’eau au m2.

Ce sont cependant les remontées automnales (de septembre à décembre) en provenance du sud/sud-ouest qui apportent les cumuls les plus favorables aux crues (moins d’évaporation et d’utilisation par la végétation).

Différence entre une crue et une inondation

La crue : C’est l’élévation du niveau d’un cours d’eau, résultant de la fonte des neiges ou des glaces ou de pluies abondantes. Selon son importance, mesurée par le débit du cours d’eau à un point de référence, on lui attribue une certaine périodicité de retour (ou occurrence). On parlera alors de crue annuelle, biennale, quinquennale, décennale…jusqu’à centennale.

Contrairement à une croyance fortement ancrée dans la mémoire collective, une crue décennale n’arrive pas tous les 10 ans, mais elle a 10% de chance de se réaliser au cours de l’année.

Les occurrences de référence (en % de risque) :

  • Annuelle : 100%
  • Biennale : 50%
  • Quinquennale : 20%
  • Décennale : 10%
  • Vicennale : 5%
  • Cinquantennale : 2%
  • Centennale : 1%

Selon la localisation des précipitations, le niveau d’occurrence peut être différent à différents points du bassin (plus importante en amont qu’en aval…ou inversement).

L’inondation : correspond à la submersion des terrains avoisinant le lit mineur d’un cours d’eau.

L’importance de l’inondation est dépendante de plusieurs facteurs : l’intensité et la durée de la pluie, sa localisation, le niveau de saturation des sols, des nappes et autres « réservoirs » pouvant capter une partie des eaux de ruissellement…ou pas, mais également la hauteur des berges et la topographie locale.

A chaque occurrence de crue correspond statistiquement un niveau d’inondation. En général, plus la crue est rare, plus l’inondation sera importante et inversement.

 Ci-contre, Longvic en mai 2013.

Les évènements marquants

Nous gardons en mémoire les évènements les plus récents mais aussi les plus marquants. Toutefois, un petit inventaire non exhaustif nous montre que les crues sont un phénomène courant.

Il faut cependant distinguer 2 sortes de crues :

  • la crue générale de bassin, tout le réseau hydrographique est mobilisé et participe au phénomène, le pic de crue traverse le bassin en moins de 48h mais la crue globale dure plusieurs jours.

  • la crue d’orage, très localisée et ayant un comportement différent selon la localisation de l’évènement. Par exemple, une crue d’orage sur l’amont passera quasiment inaperçue en aval. Une crue d’orage sur l’agglomération Dijonnaise, outre l’inondation des rues, pourra être ressentie jusque 20 km en aval.

Ci-contre, hydrogramme de l’Ouche à Crimolois après un orage et des pluies entre 31 et 33 mm localement. L’augmentation du débit passe, en moins de 2 heures de 5 m3/s à 63 m3/s, pour une pluie « à caractère non exceptionnel ».

Ci-dessous, évènements enregistrés à la station hydrométrique de Plombières (crues supérieures à l’occurrence biennale).

Date Débit à Plombières (m3/s) Occurence Ecart de temps avec la crue précédente
Septembre 1866 195 < 100 ans
Janvier 1910 180 > 50 ans 44 ans
1930 172 > 50 ans 20 ans
octobre1965 178 > 50 ans 35 ans
novembre1968 152 > 50 ans 3 ans
18 décembre 1982 133 > 20 ans 14 ans
15 octobre 1993 102 > 10 ans 11 ans
1 décembre 1996 110 > 10 ans 3 ans
14 mars 2001 151 > 50 ans 5,5 ans
10 mars 2006 78 > 2 ans 5 ans
16 novembre 2010 75,5 > 2 ans 4,5 ans
4 mai 2013 145 > 50 ans 2,5 ans
5 novembre 2014 60,6 < 2 ans 1,5 an
23 janvier 2018 82,7 < 5 ans 3 ans

La dernière crue, du 24 janvier 2018, avait une occurrence inférieure à la biennale à Plombières, mais, avec les apports du Suzon, elle passait en décennale à la station suivante de Crimolois avec 120 m3/s.

Au-delà des chiffres, ce tableau montre la variabilité entre l’occurrence statistique et la réalité. La nature n’est pas une science exacte…

La surveillance et l’annonce de crue

Le bassin a fait l’objet de nombreuses études ayant permis de développer des modèles de prévisions qui évoluent avec l’amélioration des connaissances. Les modèles actuels sont réputés fiables car entre les résultats des calculs et les observations de terrain, sauf cas particuliers, les résultats sont cohérents.

La surveillance officielle est réalisée par le Service de Prévision des Crues (SPC), basé à Lyon. Ce service exploitant les données des stations de mesures gérées par la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). Le bassin de l’Ouche fait partie du territoire Rhône amont – Saône.

Il existe 4 stations sur l’Ouche, 1 sur le Suzon et 1 sur la Vandenesse

Lien vers le site Vigicrues :

https://www.vigicrues.gouv.fr/niv2-bassin.php?CdEntVigiCru=18

Liens vers les différentes stations hydrométriques, mesures en temps réel :

Station hydro Crugey

Station hydro la Bussière-sur-Ouche

Station hydro Val-Suzon

Station hydro Pont de Pany

Station hydro Plombières

Station hydro Crimolois

Station hydro Trouhans

Le SBO a complété ce réseau avec une station supplémentaire installée sur l’Ouche amont (voir la page dédiée) pour améliorer les connaissances sur le comportement de cette partie du bassin.

4 et 5 mai 2013

communiqué crue novembre 2014